Campagne de Valperdu - La monnaie de sa pièce
1359 : 16 Flammerige
Suite à leur triomphe sur les ogres, les héros de Valplume s'octroient une courte pause puis décident d'explorer le boyau ascendant. Victor reste en compagnie des affranchis, tandis que Gidéon s’engage en premier sur les multiples marches. Mais sa condition physique précaire le rattrape rapidement et, proche de l’évanouissement, il doit stopper pour tenter de reprendre son souffle. Ses compagnons inquiets, subodorant que la montée n’est qu’à peine esquissée, préfèrent renoncer, pour l’heure à l’exploration, et ramener les anciens captifs en sécurité avant la tombée de la nuit.
Le retour à
Hap se passe sans incident. Les nains rencontrés lors de leur dernière expédition dans les collines ont également réussi à rallier la
bourgade et c’est l’occasion de faire plus ample connaissance. De son côté la
prêtresse Cathalandra Dovaer prend sous son aile la famille rescapée et leur
offre l’hospitalité. Après avoir tenu Ephron informé des dernières évolutions,
la troupe s’octroie un repos mérité à l’auberge.
1359 : 17 Flammerige
Dans la matinée, on se
prépare à mettre le cap sur Valperdu. Le reste de la famille Drezor manifeste le souhait de
rester sur place, le retour à la ferme leur paraissant prématuré. Les enfants
seront pris en charge par l’église de Lathandre. Les jeunes promettent de
remonter très vite leur frère et prenant les nains en croupe, quittent le village.
Parvenus sur leur lieu
d’habitation, nos héros ont à peine le temps de desceller leurs montures et
d’amener les nains de Mirabar au chevet de leur ami blessé qu’Hegger les
informe de l’évasion de Lekku Anh. Celui-ci a bénéficié de complicité car la
serrure de sa cellule a été forcée de l’extérieur. Rendus sur place dans la
foulée, l’analyse du sol ne permet de révéler aucun indice, si ce n’est que les
vêtements que le fugitif ne portait pas sont demeurés dans la prison et que de
nuit n’importe qui peut aisément pénétrer dans l’auberge puis se rendre dans
les sous-sols discrètement. C’est un coup dur à digérer pour le groupe. La
bonne nouvelle du jour leur vient du père de Nelson. Le combat avec les orques
semble avoir rallumé la flamme éteinte à la mort de son épouse. Depuis
l’assaut, il n’a plus touché une goutte d’alcool. Nelson n’en revient pas et si
le reste de la joyeuse bande moque quelque peu l’ancien, en leur for intérieur,
les garçons sont ravis pour le père et leur ami.
1359 : 18 Flammerige
Le lever du jour est consacré à l’inhumation de Dreggor Charron, père
d’Emmy en présence de l’ensemble de la communauté. Le prêche formulé à deux
voix par les ensemenceurs Malak et Georges incite au souvenir et au
recueillement. Le sermon d’Hegger qui fait suite à la mise en terre soude les
volontés et appelle de ses vœux une communauté toujours plus forte et
égalitaire. Faits notables, la proximité du père de Nelson et de la veuve et la
présence au premier rang de Tuskan comme membre de la famille en deuil. Le banquet
qui fait suite à la cérémonie est particulièrement abondant. Hegger a
manifestement tout fait pour soulager les cœurs lourds des villageois. Une
nouvelle tombe biebtôt et vient apporter quelque réconfort et illuminer les
visages : Tuskan annonce son prochain mariage avec Emmy. Sous les
applaudissements de la communauté et quelques lazzis de ses amis, le jeune mage,
rouge pivoine, promet une cérémonie qu’on n’oubliera pas de sitôt. Resté à
l’écart, Hegger lui adresse un geste d’assentiment : il a compris le
souhait du jeune homme de panser les blessures par un moment festif et soutient
pleinement l’initiative. Mais avant de fêter les noces, le groupe annonce qu’il
lui reste à porter le fer dans le repaire d’Obould, histoire de lui rendre la
monnaie de sa pièce et de rendre plus sûre la contrée. Il lui faudra aussi rallier
Essembra pour avertir Valbataille de l’évasion du scélérat.
L’après-midi est riche de souvenirs joyeux du défunt, de forces
rodomontades des défenseurs de la bourgade et de fraternité. Nelson passe
commande au maître Thorbardin d’une torche métallique tandis que Malak dévoile
à un Georges attentif, la recette et les vertus de l’eau bénite.
« Fadaises que tout cela! » leur décoche un Gidéon espiègle en leur
agitant une coupe de vin sous le nez.
Alors que le soir s’abat sur les demeures paysannes, la démarche lente et
saccadée de Nelson se diriger vers l’auberge qui l’accueille lui et son père le
temps de la reconstruction, alerte Victor. Sa démarche n’est pas celle d’un
homme aviné, mais d’une personne en souffrance.
Il en touche mot au jeune prêtre de Chauntéa qui insiste pour jeter un
œil à ses blessures. Si les coups infligés par les griffes de l’ogre titanesque
se sont résorbés pour l’essentiel, les cicatrices sont d’une affreuse couleur.
Le colosse a dû endurer mille souffrances en silence. Bien qu’il jure que cela
va guérir avec un peu de temps, ses amis ne l’entendent pas de cette oreille et
lui administrent l’elixir de guérison afin de le soigner.
Chacun regagne ensuite son foyer, la journée ayant été riche en émotion et
en libations.
1359 : 19 Flammerige
Passant à proximité, le groupe décide de (re)visiter la tour d’Arh’n’Bratack dans la perspective où ce dernier aurait eu la mauvaise idée de reprendre possession des lieux. La fouille semble confirmer qu’il n’y a pas remis les pieds depuis sa fuite. Elle permet à un Nelson revanchard d’expulser de sa grotte pour la seconde fois ce qu’il reste de la tribu gobeline ralliée au sorcier noir et d’incendier les huttes précaires qui avaient été rebâties
La troupe pique alors en direction du campement d’Obould. La seconde partie
d’après-midi la voit parvenue au pied de la montagne qui abrite les orques. Un
pont entouré de piques macabres et de tours de guet semble avertir l’imprudent
qui le traverse du danger qui guette. Personne n’est visible. Une fois la
passerelle traversée, le sentier révèle l’entrée d’une large grotte. Un cor
strident prévient que l’irruption des héros n’est pas passée inaperçue …
Néanmoins, ils attellent leurs montures dans un des rares coins herbeux de la
zone et courageusement s’aventurent dans les entrailles de la montagne.
Des feux signalent une occupation proche, silencieusement les natifs du
Valplume s’enfoncent plus avant, Nelson et Gorges nimbés d’une aura de force
par Tuskan. Le sentier leur permet gagner un surplomb fortifié d’où ils peuvent
contempler la « horde » d’Obould. Installé sur un trône rudimentaire,
le redoutable ogrillon et ce qu’il subsite de son ost (6 orques et un énorme
warg) semblent attendre de pied ferme nos aventuriers. Sur sa droite, une
énorme cage métallique rappelle une arène de combat. L’étendard du clan, le
crâne enflammé, occupe une place centrale dans le décor. Une tête naine est
fichée au bout d’une pique à proximité immédiate.
Alors que Tuskan opte pour le couvert et la vue qu’offrent le promontoire,
Nelson, agrandi par la magie de Gidéon, l’arme au clair, se risque dans
l’escalier à la rencontre des créatures. Les autres compagnons le suivent à
quelques mètres. Parvenu dans la grotte, il est accueilli par
le défi bestial du chef de tribu. « Toi et moi seul à seul à mains nues
dans la cage ! ». Le
guerrier choisit l’invective, et s’il répond favorablement à la provocation,
pointe que ce sera selon ses conditions, arme en main et dans la grotte.
Poussant force beuglements les deux géants se précipitent l’un contre l’autre. De
ses bras musculeux, Nelson fait tourner la lourde chaîne, un éclair de métal
menaçant à chaque mouvement. L'ogrillon, plus sauvage et barbare, n'a besoin
d'aucune arme.
Ses griffes, longues et acérées, brillent sous la faible lumière de la caverne.
Nelson abat avec fracas son fléau, créant une onde de choc qui résonne dans
les murs de la caverne. Son adversaire hurle sous le choc et, bondissant d'un
côté à l'autre avec une agilité surprenante pour sa taille, lui laboure le
flanc. Orques et humains retiennent leur souffle face au déversement de
sauvagerie extrême qui emplit soudain les lieux Le fléau s'abat de nouveau avec
une force écrasante, mais l'adversaire utilise ses réflexes pour esquiver. Saisissant
une ouverture, il malmène de nouveau le goliath humain qui sent ses forces le
quitter. Sa nouvelle attaque frappe un rocher à proximité, créant un nuage de
poussière. Profitant de cette distraction, l'ogre griffu fonce en avant et,
dans un dernier effort, utilise ses griffes pour déchirer la chair de son
ennemi. Dans un sursaut, Nelson le frappe au torse. Un étrange silence plane
quelques instants sur la grotte, les deux adversaires savent que le prochain
coup porté sera fatal. Haletants ils se défient une nouvelle fois du geste et
du regard et se rapprochent pour l’estocade finale. C’est l’instant que choisit
Nelson pour hurler à ses amis de venir à son secours. Si Gidéon ne bronche pas,
choisissant de pas intercéder dans le duel, Tuskan répond à l’appel à l’aide de
son camarade. Deux missiles mauves traversent la pièce depuis la hauteur et
frappent Obould de plein fouet. Submergé de douleur le, le chef barbare glisse
vers le néant.
Un chaos indescriptible emplit le repaire. Confrontés à la chute de leur
idole, certains orques cherchent leur salut dans la fuite, tandis que d’autres
tâchent de tirer vengeance. Mais désorganisés par la mort de leur leader et,
trop peu nombreux, ils ne font pas le poids face au groupe. L’issue ne fait
aucun doute, et un silence crépusculaire emplit rapidement les tréfonds.
Les plaies de Nelson pansées, une fouille rapide permet de s’emparer de quelque or et surtout d’une hache de bataille incrustée de runes naines. À coup sûr possession du chef nain. L’objet et ses restes funèbres sont proprement emballés pour être restitués aux survivants de l’expédition naine. L’exploration permet de découvrir une large galerie attenante où paissent un imposant troupeaux de créatures rappellant des bovins. Des rothés, mammifères des Tréfonds obscurs. Tuskan s’approche doucement du mâle dominant qui le toise quelque instant. Ses amis l’imaginent déjà piétiné, quand ils l’observent se rapprocher de la créature et lui flatter l’encolure tout en lui prodiguant de douces paroles ! À proximité immédiate, un puits s’enfonce dans une insondable noirceur. La baliste pointée qui en surveille l’accès laisse à penser qu’il s’agit d’une liaison directe vers les Profondeurs. Vraisemblablement, le point de rencontre entre orques et drows. Les jeunes optent alors pour vider les lieux au plus vite. Tuskan, assure vouloir ramener le troupeau au village. Ses talents de bouvier devrait lui permettre de guider le mâle et le reste devrait suivre. Si les créatures de l’ombre parviennent à s’habituer à la surface, ce pourrait devenir la spécialité exclusive du village, si la lumière les gêne trop, ce sera l’occasion de saler de la viande à grande échelle pour l’hiver argumente le lanceur de sorts. La route risque d’être longue au rythme des créatures, mais la journée étant relativement avancée, la clarté tamisée qui règne devrait permettre de faire voyager les bêtes sans trop les brusquer. Lentement la troupe reprend la direction de Valperdu, le troupeau serré derrière le mâle dominant guidé par Tuskan. La nuit est bien entamée quand se profile leurs chaumines. La communauté décide alors d’installer son nouveau cheptel dans un bois proche pour atténuer la clarté du soleil qui risquerait de faire souffrir le bétail.
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