VALPLUME en 1359
Des groupes d’aventuriers ont visité la tour en plusieurs occasions, et parlé de salles extra-dimensionnelles et de pièces souterraines cachées.
Pages axées sur le jeu de rôle notamment D&D et les figurines notamment oldschool
VALPLUME en 1359
Liche, oh ma liche!
1359 : 5, Kythorn
Les jeunes et impétueux aventuriers de Valperdu ont à peine le temps de se présenter et d’indiquer que c’est Hegger qui les envoie pour s’enquérir de l'état du mystérieux ermite, qu’ils débouchent sur une clairière parfaitement entretenue. Un potager, un jardin médicinal et un verger en occupent la majeure partie, une petite chaumière de plain-pied, une remise et une mare complètent le tableau. Quelques animaux de basse-cour y déambulent.
Les amis pénètrent dans la demeure au mobilier simple mais propret, hormis l’imposante étagère d’ouvrages qui attire Gidéon et Tuskan comme des insectes par de la lumière. Des rafraîchissements sont servis, puis l’ermite les prie de l’excuser. Il souhaite enterrer son compagnon avant de se mettre en route pour le village. Peu soucieux de passer la nuit dans les bois et touchés de la mort de l’animal, les jeunes hommes se proposent de l’aider. Des outils sont extraits de la remise et suivant les recommandations de Horgon, une sépulture est creusée au pied d’un pommier. Ce dernier y dépose Wicky, laisse le chagrin l’envahir quelques instants, prononce, la voix vacillante, un court sermon, puis demande au groupe de reboucher la tombe. L’émotion est passée et il semble reprendre le contrôle total de sa personne.
L'ermite fait rassembler quelques denrées pour les garçons et la troupe prend la direction du village. Horgon mène bon train et les adolescents ont un peu de mal à le suivre. Chemin faisant, il leur explique qu’il est magicien présent dans la région depuis quinze ans pour surveiller le départ des elfes pour le compte d’amis et qu’il échange régulièrement des informations avec Hegger qui fait partie. Tuskan s’enquit timidement de savoir si ces mystérieux amis seraient l’organisation des Ménestrels et la tête pleine de rêves, de contes et d’exploits héroïques, la troupe s’approche du village tandis que s’obscurcit la contrée. La barrière de l’enceinte est déjà baissée et, foin de toute discrétion, il convient d’actionner la cloche pour qu’on vienne leur ouvrir. Alors que la communauté les questionne sur leur absence, les garçons peuvent noter que Horgon a repris sa démarche lente et claudicante. « Un fieffé acteur » murmure Nelson dans un sourire. Mais Nelson n’en a cure, il décrit déjà à qui veut l’entendre ses exploits guerriers et virils. Son imagination débridée ajoute de nouveaux détails à chaque auditeur qui l’écoute…
Les aînés félicitent chaudement nos jeunes héros. Malgré la réticence de Victor, sur l’insistance de Tuskan, le groupe dévoile aux autorités du village le butin sur lequel ils ont pu faire main-basse : les pièces d’argent et la lame elfiques. Pour le plus grand soulagement de Victor, il lui est accordé de conserver l’épée et la jeunesse se voit remettre la moitié du trésor. Aucun d’eux n’a jamais disposé jusqu’ici en propre d’une telle somme !
Chacun regagne alors sa demeure le cœur encore auréolé des aventures de la journée
1359 : 6, Kythorn
Le lendemain matin, alors que chaque adolescent pense vaquer à ses occupations, ils sont conviés par les aînés qui leur demandent de raccompagner le vieil ermite et d’en profiter pour explorer la grotte qu’ils ont découvert. Qui sait si d’autres anciens trésors elfiques ne s’y trouvent pas ? Une fois hors de vue du village, Horgon se propose de se joindre à la fouille. Quelques peu rassérénés, le groupe prépare son paquetage et se remet en route sous un soleil de plomb malgré l’heure matinale.
La traversée des bois s’effectue sans problème et, grâce aux bouts de tissus semés par Tuskan, les jeunes gens retrouvent sans difficulté la tanière. Sa fraîcheur contraste nettement avec la chaleur ambiante. Le groupe s’équipe de torches, brûle les toiles qui bloquent l’entrée et, non sans une prière à leurs divinités tutélaires, s’engouffre dans la grotte. Deux voies se présentent et ils décident d’emprunter le tunnel sur leur gauche. Un peu plus loin un éboulis semble avoir scellé une partie du complexe. Tandis que certains inspectent le tas de gravats, Georges resté à l’arrière perçoit un faible crissement. À peine prévient-il ses comparses qu’une horde d’araignées plus grosse que le poing, se jettent sur lui. Il se défend comme un beau diable, malgré les morsures subies et terrasse plusieurs créatures tandis que ses compagnons se ruent à son secours, que Horgon fait montre de sa magie et que Tuskan saisissant de manière un peu gauche son bâton prévient toute attaque de revers. Alors que la victoire est proche, l'ultime arachnéen saute sur Victor. Gidéon lui hurle de ne pas bouger et abat sa dague de toutes ses forces. Victor s'effondre la poitrine transpercée, tandis que la créature saute sur Nelson avant d'être fracassée par Georges Le silence se réinstalle rapidement, brisée seulement par les gémissements et injures de Victor et les excuses penaudes de son bourreau. Georges est encensé pour ses qualités martiales par ses pairs et l'on soigne le combattant blessé. La troupe se remet en marche.
Le tunnel forme en réalité une boucle qui revient vers l’entrée de la grotte. Néanmoins sur leur gauche, peu avant de rejoindre la sortie, une lumière blafarde attire l’attention des jeunes. Il semble que le groupe ait omis un passage…
Un couloir sombre révèle trois statues d’obsidienne représentant des mages en pleine incantation d’un réalisme extrême. Au sol des fragments épars de corps démantibulés par une puissante magie depuis des années. À son extrémité une bulle d’énergie obstrue entièrement son issue. La vision s’en trouve occultée. Des volutes iridescentes la parcourent par intermittence. Après avoir minutieusement inspecté les sculptures, les jeunes perplexes ne savent pas trop la marche à suivre. Indécis, l’un d’eux se risque à lancer une pierre qui semble traverser de part en part le globe magique. En revanche, ils constatent avec horreur que le bois ou le tissu y est immédiatement détruit. Chacun spécule sur la marche à suivre, certains cherchent un quelconque mécanisme dans les parois, d’autres auscultent les œuvres d’art, Nelson ne s’embarrasse pas outre mesure, retrousse ces manches et… passe la main dans la sphère sous le regard horrifié de ses pairs ! Les dieux veillent sur le jeune téméraire, son membre en ressort indemne. Son intuition se révélant juste, le voici qui commence à se dévêtir. Tuskan soucieux de ne pas le laisser s’aventurer dans l’inconnu seul, récite une courte prière à Azouth, patron des magiciens, et lui emboîte le pas.
L'AVENTURE COMMENCE A L'AURORE
1359 : 5, Kythorn
PROLOGUE
1359 : 4, KythornLes cris des adolescents retentirent une nouvelle fois à l’extérieur. Sans même sans rendre compte, le regard de Tuskan quitta sa page d’écriture, pour suivre par la fenêtre la joyeuse bande qui déambulait dans la rue. La sècheresse qui frappait Val Perdu depuis déjà trois mois et la chaleur écrasante de ce début de mois de Kythorn ne semblaient nullement les affecter. Depuis son perchoir le jeune apprenti pouvait deviner la teneur de leurs échanges. Georges s’inquiétait de la santé du frêle Gideon qui à l’issue d’une course poursuite, se tenait livide, soufflant et crachant à l’ombre d’un pommier. Nelson invectivait le premier le qualifiant comme à l'accoutumé de cul-béni et incitait Victor, à leur apporter de quoi goûter, le menaçant de mille morts s’il n’obtempérait pas dans l’instant.
Le jeune homme sourit. Il avait beau savoir que la connaissance et la maîtrise de l’Art étaient à ce prix, parfois la coupure avec ses copains lui pesaient. Mais Gidéon qui étudiait avec le même maître était déjà dehors depuis un bon moment. « Je dois vraiment être nul » pensait le jeune homme, même si son mentor lui répétait sans cesse que la voie dans laquelle il s’est engagé et plus longue et plus délicate et mérite les sacrifices actuels. Comme la belle Emmie qu’il ne voyait plus guère. Un toussotement dans son dos le fit sursauter.
« Hum, hum. Est-ce ainsi que cette copie de récit ésotérique va se concrétiser ? ».
Tuskan sentit ses joues s’empourprer. « Toutes mes excuses, maître Anthar, je m’y replonge immédiatement ». Se maudissant intérieurement, il s’empressa de retourner dans son ouvrage, renversant dans le même temps l’encre qui trônait sur le pupitre. Son visage tourna au rouge vif. Les mots lui manquèrent.
« Tuskan, tu dois apprendre à te contrôler. Reprends ton ouvrage, mon garçon. » Alors qu’il sortait de l’étude, il se figea un instant dans l’encadrement de la porte. « À propos, sais-tu quel jour nous sommes ? »
« Bien sûr, maître. Le quatrième jour de Kythorn. »
« Et donc, rien de spécial ? »
« Euh, c’est demain que se présentera la caravane sembienne sur la place du marché ? » se risqua l’adolescent
« Tout à fait, comme chaque mois, hormis l’hiver, afin de négocier la viande fumée de porc qui fait la renommée de notre communauté. Il me semble que tes études t’ont fait manquer leurs deux dernières apparitions, si je ne m’abuse. Écoute, finis proprement ton travail et file rejoindre tes camarades à la taverne. Si la qualité est au rendez-vous, il se peut que demain je te laisse ta journée. »
« Merci, maître, je ne vous décevrai pas »
Sans plus attendre, Tuskan s’immergea dans son ouvrage.
Quelques heures plus tard, attablés devant une bière à la cannelle à l’auberge du Dragon Ecarlate, les cinq garçons échangeaient moqueries et quolibets à l’encan, singeant et moquant gentiment les passants et se querellant à tout va. Tuskan se sentait revivre et même les remarques acerbes de ses camarades sur sa récente prise de poids, conséquence de sa sédentarisation accélérée, ou sur sa peau parsemée de taches de rousseur, ne purent entamer sa bonne heure. De retour à la ferme familiale, il se promit de profiter de sa journée de repos pour rendre visite à Emmie le lendemain.
Auberge du Dragon écarlateLe soleil est encore bien bas tandis qu’il s’approche de l’auberge du Dragon écarlate. Seul Nelson parmi ses amis est déjà sur place. Faut dire que sa vie de fermier reclus avec un père porté sur la dive bouteille n’est pas toujours des plus gais. Ses amis ont depuis longtemps appris que ses bravades et ses violences verbales servent surtout de carapace à une âme torturée.
« Comment va le petit fayot des prof ?
- Et toi le Grand….. ? » Tuskan avait depuis longtemps initié ce jeu de laisser traîner ce dernier mot comme si une suite devait l’accompagner. Suite qui ne tombe jamais. De quoi provoquer l’agacement de Nelson sans pousser trop loin. Et faire rire la compagnie.
« Gidéon n’est pas là ?
- Depuis qu’il a suivi le Sembien et sa maudite caravane, l’gringalet pionce encore plus qu’avant, le flemmard. Cà a beau être lui qui a le moins de route à faire, vu qu’ici c’est sa crèche, il est toujours le dernier. Je serai sa mère, j’le virerais de mon auberge. Il est juste bon à boire, ce vaurien !
- Comme nous tous. Vlà le Georges qui s’en vient de sa prière du matin. L’a pas l’air frais. Et Victor qui tourne au coin.
- Ah te vlà enfin, le tavernier. Faut qu’on cause, tous, j’ai trouvé tout un tas de blagues plus tordantes les unes que les autres aux dépends de cet idiot d’Hegger qui se croit l’chef ou de ce vieux cinglé d’ermite qui ne descend ici que pour la caravane avec folle patte, son cabot miteux.
- En même temps, on a déjà assez de dingues sur place pour ne pas en ajouter à l’excès. » glissa Victor tout en fixant ostensiblement Nelson.