lundi 29 décembre 2025

Campagne du Valperdu - Mur de feu

Campagne de Valperdu - Mur de feu

Chapitre précédent

1359 : 09 Eleinte (soirée) 

    Alors que le groupe surveille le camp des brigands, tâchant de noter les mouvements de chacun, la population se vide à mesure que les civils regagnent leurs tentes pour la nuit. Seuls demeurent des gardes armés qui quadrillent le camp. Alors que Gidéon, angoissé de savoir que la caravane familiale passera à proximité dans quelques jours, plaide de toutes ses forces pour une frappe immédiate, le point de vue plus mesuré de Tuskan et Georges (« Continuons d’en apprendre et, vu le nombre, frappons ceux qui pourraient s’éloigner ») finit par susciter l’adhésion. Boudeur, le jeune roublard préfère se retirer à l’écart en pestant: « Si Nelson était là, ça se passerait autrement ! » Ces récriminations semblent invoquer un miracle. 

    Un Nelson essoufflé déboule au milieu de ses amis en compagnie d’un maître-chien. Son pouls apaisé, il rapporte que revenu de l’abbaye des Épées, il avait constaté que ses amis avaient levé le camp. Mis au parfum de leur projet de traque des écorcheurs, il avait mandé la mise à disposition d’un pisteur pour les rejoindre au plus vite, persuadé que, sans lui, les choses risquaient de tourner au vinaigre. Ilmeth répondit favorablement à sa requête et le voilà. Tandis que son compagnon de route prend congé, le groupe détaille au guerrier les derniers évènements. 

    Mais avant que Nelson, sous le regard approbateur de Gideon, ne relance le débat sur la marche à suivre, un Victor, perclus de sagesse, coupe court à ses envies, stipule que les détails de l’opération sont déjà arrêtés et qu’il est plus que temps de se reposer pour être physiquement prêt le lendemain. Après avoir obtenu l’aide des lutins pour monter la garde, un camp en retrait est dressé et chacun se laisser aller au sommeil. 

1359 : 10 Eleinte 

    Au petit matin, alors que Tuskan bouchonne les montures, un lutin déboule sans crier gare au milieu du campement. Tout excité, il annonce qu’un chariot quitte le repaire des brigands. Décision est immédiatement prise de tendre une embuscade au convoi plus en aval. Guidés par l’esprit sylvestre, les jeunes coupent par la forêt et se dissimulent des deux côtés du sentier. 

    Bientôt, la caravane se découpe sur le soleil levant. Quatre cavaliers encadrent un unique chariot. Un conducteur et celui qui semble commander sont assis à l’avant de la carriole. Le groupe patiente jusqu’à ce que les deux premiers cavaliers arrivent à sa hauteur et, à cet instant, Tuskan ouvre les hostilités en lâchant un sort de lenteur chargé d’entraver toute fuite éventuelle. Les combattants jaillissent alors de leur cachette et la bataille tourne vite court. Les bandits baissent rapidement les armes. En plus des montures, le groupe fait main basse sur plusieurs caisses de liqueur de feu du dragon, de soieries et d’une boîte où sont gravées les initiales J et R. Gidéon confirme ainsi à ses compagnons qu'il s'agit là du butin dérobé à Jamur Relred, marchand sembien à Montéloy et précieux allié de Triaphe. 

Interrogés, les prisonniers expliquent qu’ils sont issus de plusieurs bandes de brigands indépendantes qui écumaient le sud d’Essembra. La pression des fidèles de l’abbaye des Épées rendant leur situation de plus en plus précaire, ces groupes ont accepté la proposition de se regrouper sous les ordres de la magicienne Karen Thass et de son lieutenant le guerrier Moon. Ils ont donc emmené femmes, enfants et bagages pour se masser ici et s’en prendre aux convois que leur désignera un nain se dénommant Hogley. Ce, pour le compte d’une organisation commerciale dénommée le Trône de Fer. Son objectif, terroriser les marchands et, à terme, ses caravanes seules échappant aux attaques, détenir un monopole sur la liaison Monteloy - Ordulin. La frappe d’hier était leur premier coup. Leur chariot avait pour mission de remonter sur Monteloy et d’être livré à un marchand répondant du nom de Fazan Nakel. Une grosse pièce représentant une épée inversée sur son avers devait permettre d’établir le contact. Nelson se l'accapare.
Le symbole du Trône de Fer
    Après s’être renseignés sur les pouvoirs de la magicienne et sur l’identité du prisonnier (qui est bien un rescapé de la caravane détruite), les héros décident d’en finir avec le camp de bandits. Les prisonniers sont parqués et l’on patiente jusqu’à la nuit pour passer à l’attaque. Une partie des troupes s’occupera de la soldatesque, en profitant de l’effet de surprise pour simuler une attaque massive, de toute part. Pendant ce temps, Gidéon, Victor, Nelson et Kasdanthur se fraieront un chemin dans la grotte et s’occuperont de la magicienne et de son second. Les détails du plan ourdis, chacun gagne sa position. 

    Malheureusement, la première ligne d’assaut (Gidéon et Victor) échoue à occire silencieusement les gardes de la grotte et l’alarme retentit dans le camp précipitant le reste des forces dans la bataille, dans un tohu-bohu incandescent. Le nain et le fougueux guerrier parviennent à s’infiltrer dans la grotte, mais toute surprise perdue, savent devoir affronter des adversaires préparés. 

    A l’extérieur, les coups pleuvent et les armes des lutins enduites de poison soporifique éclaircissent les rangs adversaires tandis que les sorts et projectiles de leurs alliés jouent une farce plus macabre. Les deux héros qui s'avancent dans la grotte se trouvent bien vite au contact du guerrier Moon. Une herse baissé dans son dos lui coupe toute retraite et prévient les aventuriers de toute esquive pour s'enfoncer plus loin dans le complexe. Bientôt de l'autre côté de la barrière apparaît la magicienne ou plutôt six images de celle-ci qui se mouvent et s'interchangent à une vitesse folle. Elle invoque un nuage puant à l’entrée du couloir sur les guerriers sans égard pour son "allié" fou de rage. Kasdanthur sérieusement intoxiqué doit gagner l'air libre tandis que malgré l'odeur insupportable les coups commencent à pleuvoir drus entre les deux guerriers. 

    Victor qui a pu éliminer son adversaire direct, n'écoutant que son courage, hume une large bouffée d'air frais et tentant de couper sa respiration s'engouffre dans le brouillard nauséabond pour épauler son champion. Son épée sanglante sera un atout dans le duel de titan. Alors que les parades succèdent aux passes d'armes, une vague de chaleur intense semble jaillir du so. Un mur de feu apparaît derrière Nelson et Victor, une fournaise envahit les lieux. Tandis que le guerrier Moon pousse un dernier râle, Kasdanthur après s'être soigné se jette dans le mur incandescent pour prêter main forte à ses amis. Mais Beshaba, reine de la guigne, s'attache à ses pas. Le feu lui inflige de terribles blessures et, comble de malédiction, le laisse imberbe.
    Au dehors, l’avantage penche clairement en faveur des héros. Alors que plusieurs ennemis jonchent déjà le sol, une boule de feu lâchée par Tuskan dans les airs afin de préserver les vies suivie d’une injonction de reddition, clôt le carnage. Défaits, les brigands lâchent leurs armes et se regroupent en silence au centre de l’enceinte. Les femmes et enfants sont de même extirpés de leurs habitations et viennent grossir les rangs de prisonniers. Un silence de mort plane sur les lieux, entrecoupé des bruits de lutte qui sortent de la caverne. Kasdanthur après avoir soigné ses propres brûlures, extirpe leur adversaire des griffes de Myrkul. Il pourra fournir de précieux renseignements. 

    Dans le même temps, Nelson bande ses muscles et soulève la herse à la seule force des bras. Quatre missiles magiques viennent le percuter en leine poitrine sans lui faire lâcher son effort. Alors que Victor sérieusement amoindri cherche un endroit pouvant lui servir de protection, le jeune guerrier court sus à la magicienne. Se sentant perdue, cette dernière se rend sans plus de résistance au grand dam du combattant. 

     La victoire acquise, le butin est entreposé. Le prisonnier des brigands libéré et soigné confirme que la magicienne manœuvrait pour le Trône de Fer. La question tombe alors, que faire de tant de prisonniers ? Vingt-six bandits et plus encore de femmes et d’enfants se pressent sous la clarté de Selune. Les velléités de les conduire à Essembra de Tuskan sont battues en brèche par Nelson et Gidéon plus enclins à une justice prompte et définitive. Le nain penche dans leur sens et ajoute que ces brigands ont attaqué une caravane hors des frontières du Valbataille et donc hors de sa juridiction. Faux lui rétorque le jeune mage, ils ont sévi au sud d’Essembra dans un premier temps et sont donc recherchés dans le val. 

    « Et comment comptes-tu mener docilement 40 personnes à l’abattoir, jeune idéaliste ? 

    - Hmm, les femmes et les enfants ne bougeront pas, les hommes étant menacés, et ces derniers, nous les entraveront avec des cordes pour éviter toute envie d’évasion. De plus ce sont surtout de pauvres hères sans terres, qui sait la bonté du seigneur du Valbataille, leur permettra peut-être de prendre une nouvelle orientation de vie. 

    - Gamin, je ne sais pas ce qui est le plus désarmant chez toi, ta crédulité ou ta foi en tes homologues ! Allez les bleusailles, on fait comme il veut, on ramène tout ce beau monde à Essembra et on avise sur place. » 

    Puis se tournant vers les prisonniers : 
    
    « Et vous, tas de vauriens, je vous préviens, le premier qui tâche de rompre les rangs tâtera de mes marteaux, les dieux nains m’en sont témoin. Allez les jeunes on s’active et on lève le camp, on a de la route. 

    - Attends encore un peu le vieux, faut récupérer les autres prisonniers dans la forêt et prendre congé de nos amis sylvestres ! » lâche narquois le prêtre de Chauntéa. 

 1359 : 11 Eleinte 

    Le retour sur Essembra se déroule sans anicroche. Sur place une foule énorme se masse pour assister à la descente du cortège de prisonniers encadrés par les jeunes gens. Remis à la justice, le seigneur Ilmeth confirmequ’il organisera un procès pour les bandits venus des Vaux. Tuskan et Georges lui recommandent la clémence et de les prévenir si certains d’entre eux émettent le souhait sincère de reprendre une vie normale. Leur val pourrait accueillir une partie de la troupe. 

    En revanche, le seigneur local ne sait trop comment opérer avec les deux leaders. Il fait mander les conseils et les sorts du clergé de Tempus pour l’aider dans sa prise de décision. Quant à Gaspard il tombe dans les bras de son collègue et remercie ses sauveurs et celui qui les a mis sur sa trace. En ville, le groupe a le plaisir de retrouver la caravane de Triaphe et la famille de Gidéon en route pour Monteloy. 

    Le jeune roublard semble apaisé d’avoir rendu la route plus sûre pour sa mère et sa sœur. Les compères s’occupent ensuite de finaliser le recrutement des bucherons et charpentiers qui redescendront avec eux sur Valperdu pour déboiser une partie de la zone, renforcer les défenses existantes, créer des tours de guet, fortifier la ferme isolée des Drezor, muer une partie des soubassements de l’auberge du Dragon écarlate en geôles selon les plans dressés par le jeune roublard et construire un ranch sur les lieux de l'ancienne ferme Drezor, la future demeure de Tuskan et de sa promise comme le veut la tradition communautaire. 

 1359 : 12-13 Eleinte 

    Les aventuriers mettent le cap sur Valperdu en compagnie des ouvriers recrutés. Chemin faisant les affinités se créent et trois artisans se montrent fortement intéressés par le mode de vie villageois et envisagent sérieusement de s’y établir avec leurs familles à l’issue des travaux. Avec le verrier récemment implanté, les compétences se diversifient dans la petite bourgade ! 

1359 : 14 Eleinte 

    Après une nuit à la belle étoile et un arrêt sur Hap, la troupe retrouve Valperdu et ses amis et proches. Les artisans sont logés à l’auberge, le groupe dépose la part des gains qui lui revient à la petite cité et une douce soirée leur permet de narrer leurs exploits et de s’enquérir des dernières rumeurs. Un barde de passage régale l’auditoire de ses ritournelles et les jeunes ont le plaisir de découvrir qu’une partie de leurs exploits fait partie de son répertoire. Nelson en profite pour fanfaronner de plus belle, certain que le barde pourra vanter plus encore ses prouesses. L’intéressé n’en rate pas une miette et promet d’en faire une ballade. Il leur apprend en retour la disparition récente d’un jeune à Pont Plumenoire.
1359 : 15 Eleinte 

    Dans l’attente de la venue de la délégation naine, fixée au 16, les lanceurs de sort mettent à profit le temps imparti pour identifier les objets magiques qu’ils ont pu récupérer et analyser le grimoire de la magicienne.

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