samedi 20 avril 2024

Campagne : les héros de Valperdu - Branle-bas de combat (mars 2024)

Branle-bas de combat

Chapitre précédent

1359 : 30 Kythorn

    Bien décidés à ne pas rabattre directement les orques sur le village, nos jeunes héros décident de suivre dans un premier temps, le chemin emprunté à l’aller dans les collines Bistres, puis une fois dans la forêt de garder le plus longtemps possible le cap à l’est, histoire de bien laisser derrière eux le sentier qui mène à Valperdu, avant de sortir des bois pour enfin rebrousser chemin jusqu’à leur foyer. On se met prestement en mouvement. Mener les bêtes fraîchement razziées ne pose guère de problème à des enfants de la campagne, néanmoins, profiter du couvert des collines n’est gère envisageable et il faut se résigner à marcher sur le sentier au creux des collines.

     Ils ne sont pas allés bien loin qu’ils repèrent un nouvel éclaireur monté. Craignant pour leurs proches, les aventuriers prient silencieusement leurs divinités de leur accorder de semer leur poursuivant à la faveur de l’obscurité de la proche forêt. Le braiement de l’âne ou le bêlement d’un mouton laissent à penser que ce ne sera pas une sinécure. La tension est à son comble tandis qu’ils gagnent le couvert des bois. Après une heure de jeu de chat et la souris, Nelson, n’y tenant plus propose de se hisser dans un arbre et de sauter sur la créature dès qu’elle se présentera. Georges et Tuskan l’en dissuadent persuadés que, malgré sa force, il ne serait pas de taille face à un loup géant et un orque. La troupe s’enfonce toujours plus profondément dans l’épaisse forêt. Les minutes s’égrènent lentement et au terme d’une progression lente et interminable, il leur semble que toute trace du traqueur a disparu. D’un commun accord la compagnie continue néanmoins à progresser en direction de ce qu’elle pense être l'est. Et une nouvelle heure passe sans que le cavalier ne se manifeste. Poussant un soupir de soulagement, les jeunes piquent au sud, s’extraient de la zone boisée et rebroussent chemin pour atteindre la sécurité de la colonie avant la tombée de la nuit. 

    Les héros de Valperdu avertissent immédiatement Hegger et les aînés de la situation, minimisant légèrement les risques pris par la bande, Gidéon en particulier, pour insister plutôt sur le déclenchement de l’alarme, les combats et la réquisition du bétail. Les marques au fer des moutons marquent indubitablement que les kobolds l’avaient eux-mêmes dérobé. Tuskan constate, assez surpris, que les reproches qu’il pensait pleuvoir n’arrivent pas. La communauté s’organise alors pour mettre en place une veille et planifie un conseil pour le lendemain matin. Les adolescents regagnent alors leur foyer, non sans que Tuskan n'aie prévenu en chemin la ferme des parents d’Emmie du danger potentiel. Celle-ci ne cache pas sa crainte, mais Tuskan promet de veiller sur elle et sa famille.

Carte des environs de Valperdu

 

1359 : 1 Flammerige

    La nuit n’a qu’à peine fait baisser la température que se tient le conseil dès que les premiers rayons du soleil percent les nuages. George relate la mission de reconnaissance de la journée précédente, régulièrement interrompu par ses camarades qui viennent le contredire ou nuancer tel ou tel point. À l’issue de ce fastidieux exercice, l’assemblée semble se perdre en conjectures, ballotée entre peur et frustration. Hegger impose alors le silence et demande au groupe son avis. Quelque peu embarrassés de cette soudaine mise en lumière, les jeunes proposent timidement la mise en place en différents points stratégiques du village de position de guet et de tir, le creusement d’un fossé de protection en parallèle de la palissade qui enserre le hameau, d’avertir les fermes et cités des alentours. 

    Pour leur plus grand étonnement, leurs propositions sont adoptées sans grand débat. Hegger distribue les tâches sans plus attendre. Gidéon et George iront au nord rendre les ovins à leurs légitimes propriétaires et pousseront jusqu’à Hap. Tuskan et un Victor ragaillardi iront au sud prévenir Pont de Plumenoire et les bâtiments agricoles en chemin, Nelson, qui devrait se voir livrer des outils flambants neufs, en compagnie d’autres adultes, débutera le percement du fossé d’encerclement, le reste de la communauté se répartissant entre différents aménagements.

    Malgré l’heure relativement matinale, la progression de George et Gidéon s’accomplit sous un soleil de plomb. Les moutons renâclent et le rythme n’est guère élevé. Parvenus à leur destination la ferme des deux frères Drezor il leur faut parlementer pour que les propriétaires, sur le qui-vive, les laisse entrer. Mis au parfum, ils se lamentent de ne pas voir revenir l’ensemble des bêtes qui leurs ont été dérobées, mais ils remercient du fond du cœur les deux jeunes gens pour leur action.  Prévenus du risque d’une attaque, ils se montrent quelque peu désemparés. Au vu de la distance qui les sépare des deux communautés les plus proches, Hap et Valperdu, comment s’y rendre en compagnie de leurs famille et de leur cheptel en cas d’attaque ? Sans trop de réponse à leur légitime inquiétude, les deux compères leur suggèrent de privilégier Valperdu un peu plus proche, mais sans être eux-mêmes complétement convaincus. Après une collation agrémentée de l’eau-de-vie locale, nos deux héros décident de prendre la route du retour sans se rendre à Hap. Effet de la forte boisson?

    Pendant ce temps, Victor et Tuskan, après avoir avertis les communautés isolées sur le chemin, parviennent à la communauté du Pont de Plumenoire. L’Ashaba sert de ligne de démarcation aux troupes du Valbataille et de Sembie qui ont établi leur campement sur les deux rives et s’y observent depuis lors. Nos jeunes gens foncent alerter la garnison du Valbataille située comme eux sur l’amont du fleuve. Et lui enjoignent de faire prévenir la communauté de Worm, sise de l’autre côté des collines Bistres par rapport à Valperdu. Victor s’enquert alors de savoir s’il faut également alerter les Sembiens au-delà du fleuve, mais Tuskan toujours méfiant envers ceux qu’il surnomme volontiers "les fossoyeurs du Vallune" élude prétextant que le fleuve les prévient de toute attaque. Avec le sentiment du travail bien fait nos deux compères s’accordent un moment de détente à la Chope d’Eaunoire regrettant de ne pouvoir y rester pour la soirée et y admirer ses danseuses légèrement vêtues. La qualité d’adulte a du bon ! Restaurés, ils sellent leurs montures pour s’en retourner auprès de leur communauté.

Pont de Plumenoire

     La soirée est déjà bien avancée après le retour et les rapports de chacun. Les activités du lendemain sont réparties. Interloqués que ses compagnons ne soient pas remontés comme convenu sur Hap pour prévenir la communauté Tuskan manifeste le souhait de s’y rendre en compagnie de Victor. Ils en profiteront pour alerter l’ermite qui n’est pas informé de l’évolution de la situation. Nelson continuera le creusement du fossé de défense avec Georges et Gidéon. La nuit est déjà bien avancée quand chacun peut enfin gouter un repos bien mérité.

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