vendredi 11 juillet 2025

Campagne de Valperdu : La bête immonde

  Campagne de Valperdu - La bête immonde

Chapitre précédent

1359 : 16 Eléasis

    Sans barguigner les nains pâles acceptent la proposition tarifaire de 20 lions d’or par tête pour 30 rothés. De son côté, s’il a sympathisé avec ses compatriotes une bonne partie de la nuit devant moultes chopines, Kasthendur a pris grand soin de ne rien dévoiler de la mine du clan explorée peu auparavant.

    Très satisfaite, la troupe naine se retire et annonce son retour pour prendre livraison de la marchandise un mois plus tard jour pour jour.

    De son côté, le groupe se disperse. Gidéon prend la direction d’Essembra pour récupérer la dague qu’il a commandité et embaucher des maçons pour le futur chantier du village. En chemin, il compte bien négocier le rachat de la ferme Drezor sur Hap au nom de la communauté. Georges et Tuskan s’éclipsent non sans avoir averti Victor. Ils souhaitent interroger la liche sur les pouvoirs élementaires de Nelson. En effet, ayant déjà mis la main sur trois des quatre frères, ils s’inquiètent grandement du sort prochain de leur camarade d’enfance. Elquirel demande de l’aide à ceux qui restent pour proposer une sépulture digne à sa mère et Nelson lui propose ses services. 

    « Vous êtes ridicules sans votre peau !

    - Ce sont des habits Pritürk le Railleur ! Je t’expliquerai. Et reste là pour surveiller les alentours STP.

    - Quoi tu vas rendre visite à une liche et je ne peux pas t’accompagner !

    - Sois gentil, il faut quelqu’un qui puisse alerter nos amis en cas de pépin. Quelqu’un à l’esprit vif et opiniâtre….

    - D’accord, d’accord, mais ne joue pas trop longtemps avec votre ami, je m’ennuie déjà, moi ».

    Arrivés sur place, le prêtre et le mage se risquent dans la sphère mais Tuskan stoppe bien vite son ami. 

    « Tu ne trouves pas que les couleurs de la sphère ont pâli ? On dirait qu’elle a changé.

    -Tu dois rêver, je ne vois rien pour ma part » le coupe le prêtre sur un ton un peu trop vif pour être totalement crédible.

    Une fois en compagnie de la liche, les questions fusent des deux côtés. Tout en tâchant d’en dire les moins possible à leur interlocutrice, les deux jeunes lanceurs de sort apprennent en retour que le lien non-naturel qui a été tissé entre les 4 éléments pourrait être l’œuvre d’un célèbre archaniste néthere, un certain Eberon. Elle demande de lui amener Nelson le jour où les quatre éléments seront de nouveau réunis pour examen. Elle revient ensuite sur l’épisode de l’orbe et les interroge sur l’objet et leur tentative.  Elle sent que l’objet disposait d’une grande puissance et pense qu’il a pu impacter la sphère. Lorsqu’elle comprend que les couleurs de la sphère ont varié, elle cache mal son excitation et enjoint aux jeunes de pousser différentes expériences à l’aide de divers objets. Ses pronostiques semblent se confirmer et elle tente alors de passer un doigt qui ressort intact quoiqu’un peu altéré. Son excitation est à son comble ; la barrière, comme elle l’avait toujours supposé, finit par s’affaiblir. Côté Georges et Tuskan, la peur va crescendo. Sans mot dire, ils tombent d’accord sur la nécessité de prévenir leurs amis au plus vite. Et, à la première occasion, ils filent sans demander leur reste.

    De retour au village, ils avertissent le groupe qui décide de ne prévenir qu’Horgon , afin de ne pas alerter inutilement leurs concitoyens. Après toute la sphère a baissé en intensité, mais il faudra peut-être encore des années voire des siècles pour qu’elle s’affaisse totalement.

    « Vous prenez vraiment vos désirs pour la réalité !

    - Ça suffit Pritürk, file jouer avec les papillons et arrête de persifler où tu n’auras rien à manger toute à l’heure, vilain chat, va !

    - Ça, c’est pas gentil » boude le pseudodragon en s’éloignant 

    Mais moins d’une minute plus tard, dans sa tête, Tuskan perçoit les rires et la joie de la créature tandis qu’elle joue des farces pendables aux chiens du cru.

    « Vilain chat, va » ironise Tuskan en silence

    « Çà, c’est pas gentil » plaisante le dragonnet

1359 : 17-22 Eléasis

    Dans l’attente du retour de Gidéon chacun a pu jouir de quelques jours de détente en famille. Tuskan a notamment profité du temps à disposition pour acquérir le sort de boule de feu et avancer dans les préparatifs du mariage. Le mage/ roublard rentre porteur de bonnes nouvelles : il a pu recruter de la main d’œuvre sur Essembra et la ferme des Drezor est aujourd’hui officiellement propriété de Valperdu. Comme pressenti, il est décidé de mettre le cap sur Hap le lendemain pour continuer d’explorer le complexe de grotte et sécuriser le périmètre. Le groupe s’accorde pour commencer par la grotte des chitines. Mais il se déchire sur la manière de résoudre la question de leur présence dans ces lieux. Finalement l’option ‘porter le feu et le glaive’ promue par Gidéon, Kasthandur et Nelson est mise de côté pour privilégier l’option diplomatique. 

1359 : 23 Eléasis

Arrivé sur place dans l’après-midi, le groupe préparé à toute éventualité s’engouffre dans le complexe souterrain et prend la direction de la caverne aux bipèdes arachnéens.

    Sur place, les sens de nos héros sont agressés par l’odeur rance, presque moisie et l’humidité constante qui empestent les lieux. De rares champignons bioluminescents diffusent une faible luminosité. Le sol recouvert d’un épais tapis de toile épaisse et collante et d’un dépôt huileux est très glissant. Les parois de la grotte couvertes d’une toile chitineuse donnent à l’ensemble un aspect cocon organique quelque peu oppressant…

    Alors que s’engagent les pourparlers menés par Kasthandur dont le heaume lui assure de parler toute langue, divers groupes de créatures se positionnent de façon à encadrer les aventuriers. L’irruption d’une créature cauchemardesque armée d’une sorte de sceptre et doté d’un monstrueux corps d’araignée boursouflé et du torse et de la tête d’un elfe noir depuis un profond gouffre, sonne la fin des négociations. Selon le nain, le dénommé Talzuris donne l’ordre à ceux qu’ils qualifient d’esclaves de passer tout le groupe au fil de l’épée. Son désir se heurte alors à l’opiniâtreté de ses adversaires qui tiennent tête aux assaillants et au courage de Nelson qui fonce braver la bête qui se croit protégée par la création d’images-miroir nombreuses. Les sorts de Tuskan et les tirs de l’elfe viennent limiter le nombre de reflets, la hargne du guerrier vient progressivement à bout des autres. Le mage, pendant ce temps, constatant une brèche dans le dispositif de défense du groupe vient combler le vide se mettant sciemment à portée des frappes adversaires. Le répit qu’il gagne empêche Georges, Elquirel et Gideon d’être pris à revers, mais il est payé chèrement, le jeune mage s’écroule percé de multiples coups alors que Georges vint lui porter secours. Le prêtre achève le travail entrepris par le mage puis lui porter assistance tandis que Nelson bien qu’ayant enduré de larges blessures, assène un nouveau puissant coup dans l’exosquelette de l’immonde bête qui laisse échapper un ultime râle.

    Les chitines survivants sont épargnés, le groupe récupère les objets du drider (un anneau, son bâton, une ceinture, , une corde enchantée, un livre de sort et une petit boîte en bois stylisant une voile et une ancre). Tuskan emprunte le casque de langage universel à Kasthendur et tente de gagner les chitines à leur cause. Ces derniers prétendent ne vouloir rien d’autre qu’une vie paisible et rejettent toute la responsabilité sur le drider et les étrangers qui viennent s’en prendre à eux et leur famille. Le mage leur promet une coexistence pacifique s’ils sont prêts à faire de même

    Pendant ce temps, le reste du groupe, Tuskan et Georges exceptés, entreprennent l’exploration de la grotte du drider. Ils s’arriment via des cordes et descendent dans l’antre. Son repaire permet de récupérer 12 gemmes d’une valeur de 100 PO chacune, un grimoire et une malsaine statuette en obsidienne représentant une femme elfe noire à la beauté captivante que Gidéon empaquette malgré l’avis contraire du nain prêtre-guerrier. De lugubres cocons révèlent que le drider ne se contentait pas d’imposer le joug de l’esclavage aux chitines, il se repaissait aussi de leurs enfants. Poursuivant l’exploration, les héros découvrent qu’un mur illusoire dissimulait une caverne immense et un raide escalier qui descend le long de ses flancs pour se perdre dans la noirceur. Devant cette découverte Nelson hèle ses deux confrères restés avec les chitines pour qu’ils viennent jeter un œil. Le dragonnet permet alors le survol de la pièce et l’envoi de visions du lieu par l’entremise de Tuskan. L’escalier descend en fait à la verticale pour aboutir plus bas à un large ponton et un immense lac souterrain. 

    Remisant toute investigation supplémentaire pour plus tard, le groupe s’en va retrouver les chitines. Tuskan fait remonter les cocons pour leur remettre et elles semblent touchées par l’attention. Elles révèlent au groupe que le drider avait été intronisé par un groupe d’elfes noirs et qu’il semblait en exil. Elles ne savent pas ce qui existe au-delà de leur grotte, hormis la présence de vieilles ruines et d’en danger inconnu qui a fait que tout ceux qui ont voulu explorer plus avant la zone ont disparu. Depuis lors, elles ont cessé toute tentative de prospection. Le mage les enjoint ensuite de se détourner de la sombre divinité que vénérait le drider et leur promet, si elle se comportent pacifiquement de pouvoir compter toujours sur le groupe en alliés. Joignant le geste à la parole, il demande aux créatures d’évacuer une partie de leur grotte et projette une boule de feu sur la statue de toile représentant une immense drider femelle (que les autochtones prénomment Loth). Leur défunt maître imposait aux créatures arachnéennes de la construire et de l’entretenir. C’est maintenant terminé. L’effet semble porter ses fruits au moins pour un temps. La journée étant bien avancée, les compères regagnent le village de Hap pour se reposer et profiter des services que prodiguent le temple.

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