Campagne de Valperdu - Sus à l'usurpateur II
1359 : 10 Flammerige (suite)
Le camp des bûcherons sécurisé, la situation n’en est pas stabilisée pour autant. La crainte est grande que les mercenaires de la garnison en découvrant leur employeur retenu prisonnier, faute de perspective de solde, ne mettent la petite bourgade à sac.
Après un rapide conciliabule, décision est prise de régler le problème en amont. La petite troupe revient sur ses pas en direction du centre du village et ourdit ses plans. Victor et Gideon partiront en reconnaissance pour jauger la situation. Tuskan les enjoint instamment de ne pas verser le sang, mais face à leurs réponses évasives, ne peut que prier Tyr que ses avis soient suivis d’effet.
Ayant pris soin d’éviter les sentinelles en poste dans les tours de guet, l’avant-garde effectue un tour de reconnaissance autour du bâtiment où soldatesque et charpentiers profitent des dernières heures nocturnes. Il se glissent par les fenêtres ouvertes et disparaissent aux regards de leurs amis. Se dirigeant au pied du lit des combattants, Victor et Gideon, communiquant par signes, d’un commun accord, égorgent sans autre forme de procès, les mercenaires, puis s’extirpent, toujours dans le plus grand silence, du bâtiment. Interpellant par la gestuelle leurs camarades, ils leur indiquent qu’ils vont s’occuper du garde d’une des tours de bois. C’est le signal qu’un Nelson désœuvré attendait, il leur répond qu’il file s’occuper de celui de la seconde tour.
Le premier garde, n’entend pas même venir la mort silencieuse et s’effondre sans bruit sous le poignard de Victor. Quant à Nelson, son ascension de la structure de bois se fait beaucoup moins discrète, repéré et pris pour cible, un carreau le blesse salement manquant de le faire chuter. Rendu furieux par la douleur, il prend pied sur la passerelle et ne laisse pas le loisir à son adversaire de dégainer. Mortellement fauché, ce dernier est proprement jeté au bas de la structure.
1359 : 11 Flammerige
Les aventuriers se regroupent, mais le temps presse. Des cris venant des baraquements, informent les jeunes gens de l’éveil des charpentiers. Soucieux de ne pas les laisser s’organiser le groupe s’avance à leur rencontre. La scène macabre qui se révèle à leurs yeux est proprement insoutenable. Il est clair qu’aucun des gardes n’a pu même esquisser un geste pour tenter de sauver sa pauvre vie. Pris d’un immense dégout, Georges et Tuskan monnaient rapidement le départ des charpentiers et la mise en terre des défunts, pour 60 lions d’or, afin de pouvoir s’extirper de cette vision de cauchemar.
La communauté goûte quelque repose à l’auberge tandis que Gidéon s’en va prendre conseil auprès de Moktar. À son retour, il convainc ses camarades d’enrayer une ultime menace pour le village, la patrouille extérieure qui risque de rentrer d’une heure à l’autre. Une embuscade est sommairement dressée, les rôles de chacun définis, les aventuriers prennent position.
L'attente ne dure guère, le soleil est encore à l’est que l’arrivée de deux cavaliers est signalée. A peine se pointent-ils à la hauteur de l’auberge que Gidéon surgissant de sa cachette les envoie dans les bras de Shar à l’aide d’une vapeur colorée. Proprement saucissonnés, les deux compères sont emmenés chez le marchand sembien.... Pour se rendre rapidement compte sous les protestations et injures des intéressés, qu’erreur sur la personne a eu lieu…. Il s’agit en réalité de marchands de Valombre ! Bien que se confondant en excuses, les ravisseurs décident, au grand dam de leurs victimes, de les maintenir en détention, le temps de régler la menace qui doit se rapprocher fortement du village à ce moment.
Et effectivement le guet signale bientôt que cinq cavaliers se rapprochent. Chacun regagne la position assignée et bientôt le fracas des armes s’élève une nouvelle fois dans la bourgade. Nelson fera face à leur chef, tandis que ses amis s’occuperont de la troupe. La surprise est totale. Un adversaire mord la poussière avant d’avoir compris ce qu’il se passait, un autre trouve son salut dans la fuite, tandis que leur commandant ne pèse que de peu de poids face au vigoureux paysan. Alors qu’un coup dévastateur l’envoie rouler au sol, les deux derniers comparses choisissent de se rendre. Une fouille rapide permet de mettre la main sur 56 lions d’or, puis les prisonniers mis sous séquestre, la troupe décide qu’il est temps de s’en aller prévenir les communautés alentours de l’imminence de la menace. Le débat enfle sur le sort du félon parricide. Tandis que Tuskan souhaite le voir remis aux autorités essembriennes dont il dépend, Victor, notamment, rejette l’idée de peur que des complicités internes, voire des connivences d’ordre social ne le voit échapper à la justice. Nelson souhaite, de son côté, qu’il soit déféré devant les aînés du village. La majorité se ralliant à sa proposition, Tuskan cède à contre-cœur. Chacun s’en va faire son paquetage. Tuskan se promet, dès que la situation se sera calmée, de revenir près de la tombe de la fille-fantôme l’assurer que son bourreau n’est plus et que ses méfaits maintenant connus de tous, justice lui est rendue.